LA DERISOIRE EFFERVESCENCE DES COMPRIMES

“La Dérisoire Effervescence des Comprimés” est un recueil de bandes dessinées de François Boucq, publié initialement en septembre 1991 par Casterman. Cet ouvrage rassemble une série d’histoires courtes, souvent de deux à six pages, qui avaient été préalablement publiées dans la revue “À suivre”.

Le titre intrigant de l’album reflète parfaitement le ton des récits qu’il contient : un mélange d’humour absurde, de satire sociale et de critique acerbe des travers humains. À travers onze histoires distinctes, Boucq met en scène des personnages aux situations extravagantes, mais qui, à y regarder de plus près, offrent une réflexion sur notre propre société.

Parmi les histoires notables du recueil :

• “Le Repos du Guerrier” : Cette histoire se distingue par sa chute surprenante et son humour noir. Elle est souvent citée comme l’une des meilleures du recueil.

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• “Pachyderme que ça” : Un éléphant, insatisfait de sa condition, décide de recourir à la chirurgie esthétique pour adopter une apparence plus humaine, offrant une satire sur la quête de l’apparence et les dangers de la transformation excessive.

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• “Briefing” : Une critique mordante du cynisme publicitaire, où des marketeurs transforment un enfant somalien en Schtroumpf pour sensibiliser l’opinion publique, illustrant la manipulation médiatique et la déshumanisation.

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Le recueil est également notable pour l’une des premières apparitions de Jérôme Moucherot, un agent d’assurances en costume léopard, personnage récurrent dans l’œuvre de Boucq. Cette histoire introduit le personnage de manière mémorable, le présentant comme un “Tigre du Bengale” dans sa vie professionnelle.

Le style graphique de Boucq est caractérisé par un réalisme détaillé, qui contraste avec l’absurdité des situations décrites. Cette juxtaposition renforce l’impact des histoires, rendant les critiques sociales d’autant plus percutantes. Son talent de caricaturiste est évident, avec des visages expressifs et des scènes richement détaillées qui captivent le lecteur.

Les thèmes abordés dans “La Dérisoire Effervescence des Comprimés” sont variés, mais convergent tous vers une satire de la société moderne. Boucq explore des sujets tels que la quête de la perfection physique, la manipulation médiatique, la routine quotidienne et les absurdités bureaucratiques. Son humour, bien que souvent absurde, sert de véhicule à une critique sociale profonde, invitant les lecteurs à réfléchir sur leurs propres comportements et sur la société dans son ensemble.

Depuis sa publication initiale, l’album a connu plusieurs rééditions, notamment par Le Lombard en 2013. Il est considéré comme une œuvre majeure de François Boucq, illustrant parfaitement son style unique et sa capacité à mêler humour et réflexion sociale.

En conclusion, “La Dérisoire Effervescence des Comprimés” est un recueil incontournable pour les amateurs de bande dessinée qui apprécient l’humour satirique et la critique sociale. Les histoires courtes de Boucq offrent une vision décalée de la société, tout en mettant en lumière des vérités parfois dérangeantes, le tout servi par un dessin d’une grande maîtrise.

Ses grandes oeuvres :

• Bouncer
• Bouche du Diable
• Rockmastard
• Face de Lune

Primé en Angoulême en 1998