| Poids | 1950 g |
|---|---|
| Dessinateur | Manu Larcenet |
| Scenariste | Philippe Thiriet |
| Edition | Dupuis – Humour Libre |
| Cotation | Non Côté sur le BDM |
| etat | TBon état |
La vie est courte est une série de bandes dessinées humoristiques créée par Manu Larcenet et Yan Thiriet dans les années 1990. Publiée initialement dans les pages du magazine Fluide Glacial, elle s’est rapidement imposée comme l’une des collaborations les plus marquantes de cette période, notamment grâce à son ton absurde, sa liberté graphique et sa capacité à surprendre le lecteur à chaque page. Bien que moins connue que certaines œuvres majeures de Larcenet comme Le Combat ordinaire ou Blast, cette série occupe une place particulière dans son parcours, illustrant un versant plus anarchique, délirant et expérimental de son humour.
L’une des caractéristiques essentielles de La vie est courte réside dans son format en courtes histoires, parfois d’une seule page, parfois un peu plus développées, mais toujours pensées pour fonctionner comme des sketches. Il ne s’agit pas d’une série à intrigue continue : chaque planche explore une idée, un personnage ou une situation décalée, souvent poussée jusqu’à l’absurde. Ce format en petites unités narratives rappelle l’esprit des bandes dessinées d’humour noir du magazine Fluide Glacial, auquel les deux auteurs collaborent alors activement.
Sur le plan thématique, La vie est courte fonctionne comme une sorte de catalogue du dérisoire humain. On y croise des personnages ordinaires plongés dans des situations absurdes, des frustes, des idiots, des cyniques, des victimes du quotidien, ou encore des anti-héros improbables dont l’existence semble régie par un chaos permanent. Le titre même de la série, La vie est courte, peut être lu comme un clin d’œil ironique : si la vie est effectivement brève, autant la remplir de scènes grotesques et de petites catastrophes hilarantes. C’est cette philosophie du rire grinçant qui irrigue l’ensemble de la série.
Le rôle du scénariste Yan Thiriet est ici central. Son humour, souvent fondé sur l’absurde pur, les ruptures de ton et les situations décalées, se marie à merveille avec le trait nerveux et expressif de Larcenet. Thiriet aime jouer avec le non-sens, les réflexions existentielles détournées et les dialogues ridiculement sérieux dans des contextes dénués de sens. Il contribue ainsi à donner à la série une atmosphère unique, où le grotesque côtoie une forme de poésie grinçante.
Graphiquement, Manu Larcenet adopte un style qui s’inscrit encore dans sa période “jeune auteur”, avant les évolutions plus réalistes et introspectives qu’on lui connaît dans les années 2000. Son dessin dans La vie est courte est volontairement simple, percutant, parfois proche du cartoon. Les personnages sont volontairement caricaturaux, les attitudes exagérées, et le découpage très dynamique. Larcenet y explore une grande variété d’approches graphiques, alternant entre des planches très propres et d’autres volontairement plus brutes, ce qui accentue le côté expérimental et libre du recueil.
La série se distingue aussi par sa tonalité anarchisante, typique de beaucoup d’œuvres publiées dans Fluide Glacial. On y retrouve un rejet des structures narratives conventionnelles, un plaisir à détourner les codes établis, parfois même à briser le “quatrième mur”. Certaines planches jouent également avec les attentes du lecteur : une chute absurde, une absence de conclusion, ou encore une rupture de rythme volontairement frustrante deviennent des outils comiques à part entière.
Le charme de La vie est courte repose donc sur la manière dont elle capture une certaine énergie créative propre aux débuts de carrière : une forme de spontanéité, d’insolence et de liberté. Pour les amateurs de Larcenet, elle permet de mieux comprendre l’évolution de son œuvre, de ses expérimentations humoristiques initiales à ses travaux plus narratifs et introspectifs. Pour ceux qui apprécient l’humour absurde, la série constitue un excellent exemple de ce que la BD française peut produire de plus débridé et inventif.
Enfin, le duo Larcenet–Thiriet fonctionne ici avec une complicité évidente. Leur collaboration, même si elle n’a pas donné lieu à une longue série d’albums, reste particulièrement appréciée des lecteurs de BD humoristique. La vie est courte demeure aujourd’hui un recueil représentatif d’un certain esprit du Fluide Glacial des années 1990 : irrévérencieux, inventif, parfois nihiliste, mais toujours drôle.
Sur le site :https://bdoccasion.com
Source Cotation, BDM 2025/2026 : http://www.arenes.fr















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